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Non, je n’ai pas changé… ou comment meurent les partis politiques

· politique,Constructif,Républicain,LR

La droite ignorait superbement les électeurs de gauche, normal disait-on. Politiquement ce n’était pas bien grave tant que la gauche faisait de même avec le peuple de droite. Cela assurait à chacun un espace politique en cas de défaite électorale. Les politiques se fichaient pas mal que les français soient dirigés par un président et un gouvernement les ignorant pour moitié, pas les français. Il a fallu du temps pour que les fadaises idéologiques des uns et des autres leurs apparaissent pour ce qu’elles sont : des fadaises.

Il fallut l’impuissance alternée de la gauche et de la droite envers le chômage, la lente décomposition des structures sociales crées après-guerre dans une société dont le PIB était alors sept fois plus faible qu’aujourd’hui, parachevée par le rouleau niveleur de la mondialisation qui elle, sans que les français n'aient rien demandé, tient ses promesses de mettre les pays développés en concurrence avec les plus pauvres : bienvenue dans le rêve de Wall-Street.

Les français ont donc balayés nos vielles structures partisanes en sautant sur la première occasion qui leur était offerte d’une présidence et d’un gouvernement, non pas au centre, mais qui s’adresse à tous les français en abandonnant les vieux hochets idéologiques.

L’exclusion, après moult contorsions, des membres constructifs et de ceux présents au gouvernement du parti LR ne me semble pas être sa meilleure idée. En tant que français, le message que j’entends est que j’ai tort de vouloir un renouveau politique modéré, tort de ne pas être plus à droite, tort d’approuver que des sensibilités politiques différentes puissent s’unir pour gouverner ensemble. Mais diantre, pourquoi est-ce si mal ? Cet étrange déni de la volonté des français n’est accompagné d’aucune explication. Il n’y a pas non plus de réponse audible à la question de savoir où LR va trouver les électeurs et les appuis politiques qu’ils sont en train de perdre dans la droite modérée et le centre. A droite de la droite... ? Ainsi meurent les grands partis.

 

La politique ayant horreur du vide, je ne serai pas étonné que cela ouvre un boulevard aux constructifs qui pourraient saisir cette occasion d'offrir une alternative au mouvement du président en reprenant le même schéma : faire de la politique sans idéologie, en parlant à tous les français, mais juste un poil plus à droite. On parie ? J’offre le café et les croissants :)